Piste africaine

Cette foutue piste finira bien par avoir ma peau !

Et peut-être aussi bientôt la carcasse pourtant métallique du Land Rover.

Pour venir (ou repartir) du Masai-Mara, vous n'avez pas le choix : il vous faudra avaler les deux heures de pistes cahoteuses et poussiéreuses qui ébranleront tout autant la mécanique du 4X4 que la vôtre...
Lorsque vous quittez soudain le confort du macadam après Narok, dites adieu à la civilisation !

La bande de roulement des pneus soulèvent immédiatement une fine poussière qui s'insinue insidieusement absolument partout dans l'habitacle, dans vos narines et jusqu'au plus profond de votre gorge !

La voiture tressaute au rythme des pierres, des trous, des bosses, des ornières, des crevasses. Les vis, irrémédiablement se dévissent. Si un violent orage comme seul le Masai-Mara en produit cycliquement vous surprend et que vous vous embourbez, seul un puissant tracteur pourra vous tirer d'affaire ! Et encore, pas toujours en saison des pluies ! Pour peu que l'un de ces orages ait sévi la veille, il faudra aussi se méfier des mares suspectes : malheur à vous si vous ne connaissez pas exactement d'expérience l'unique passage qui vous permettrait de l'appréhender !

Par endroit, la piste laisse place à la tôle ondulée, le pire cauchemar des 4x4 les plus aguerris. Ailleurs, elle se compose de roches empilées qui vous fera finalement adorer la tôle ondulée ! Et si vous ne crevez pas cette fois-ci, vous pourrez remercier le ciel !

En s'approchant plus près de la réserve, il faudra aussi compter avec le "black cotton soil" : une terre collante et gluante qui comble parfaitement la sculpture des pneus, même ceux dédiés à la boue, à tel point qu'ils se transforment instantanément en des savonnettes incontrôlables.
Cette piste du Mara nous oblige à changer les trains de pneus tous les ans... et les véhicules tous les 4 à 5 ans !

C'est le prix à payer pour arpenter, au bout de la piste sans fin, la belle savane blonde et dorée du Masai-Mara !