Safari photo Afrique

Safari mode d'emploi...

Si vous lisez ces lignes, c'est probablement que l'idée de vivre un véritable safari photo en terre africaine vous est venue à l'esprit ! Et ce n'est certainement pas la plus mauvaise idée que vous ayez jamais eue.

Rouler sur une piste qui serpente dans la savane blonde infinie et observer, depuis un véhicule tout terrain, la grande faune charismatique africaine, représentée par des dizaines de milliers d'herbivores et toute la cohorte de leurs prédateurs, est une expérience unique qui vous marquera à jamais.

Vous noterez que j'ai adjoint, pas si naïvement, l'adjectif "photo" au mot safari, ce dernier désignant autrefois les meurtrières expéditions de chasse au gros gibier, carnages qui ont mis la grande faune africaine à genoux dans de nombreuses régions du continent noir...

Safari, en langue swahilie, signifie plutôt aujourd'hui "grand voyage". C'est assurément un voyage hors du commun que vous vous apprêtez à vivre dans quelques semaines ou quelques mois. Pour certains, il peut s'agir du voyage de toute une existence ! Pour d'autres, les aficionados de l'Afrique sauvage, de la faune et de la photographie animalière, cela peut être un mode de vie !

Quel que soit vos intérêts, un safari en Afrique de l'Est, Kenya ou Tanzanie pour ce qui nous intéresse ici, est un voyage à part, particulier, différent, qui ne s'improvise pas ! Il doit être préparé minutieusement en amont sous peine de déboires et de déception, à la hauteur de ce qu'il vous aura couté financièrement. Car ne nous voilons pas la face : un safari coûte cher... Autant mettre toutes les chances d'en faire un souvenir impérissable.

 

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Si vous souhaitez participer à un véritable safari qui passe l'essentiel du temps dans les sanctuaires, réserves et parcs animaliers pour observer la faune dans ses comportements les plus intimes... donnez-vous en les moyens. Les voyages "premiers prix" qui proposent de séjourner, d'emblée, dans un luxueux hôtel du bord de mer et suggèrent, optionnellement, une extension d'une ou deux nuits dans les réserves les plus proches ne sont pas de véritables safaris. La côte de l'océan indien et le balnéaire ont sûrement beaucoup d'attraits en Afrique de l'Est, mais, posez vous la question : est-ce là votre priorité ?

 

Le choix de l'organisateur Vous maitrisez parfaitement l'anglais ; rouler à gauche ne vous effraie pas ; conduire un 4x4 sur une piste chaotique de hasard à la destination tout aussi hasardeuse vous excite ; vous avez de bonnes notions de mécanique ; dégager, à la pelle, un lourd véhicule prisonnier d'une gangue de boue épaisse ne vous semble pas insurmontable ; monter la tente et faire un feu est une formalité ; la pluie ne vous mouille pas ; vous ne céderez pas à la panique, promis, si un lion rugit à proximité de votre tente ou si un éléphant fourrage à quelques pas ! Bref, vous avez l'âme d'un aventurier !  Vous pouvez envisager alors d'organiser vous même votre safari ! C'est une expérience absolument passionnante et vous vivrez, vous pouvez me croire, une véritable aventure. Au 21ème siècle, c'est un luxe absolu ! Surtout si vous passez la nuit dans le véhicule embourbé et entouré d'hyènes en maraude, toujours opportunistes celles-là ! Si tel est le cas, cet article ne vous sera d'aucune utilité car vous êtes déjà armé pour affronter les nombreux problèmes inhérents aux safaris.

Plus souvent, vous souhaiterez déléguer l'organisation de votre voyage à un professionnel. Son rôle : organiser et gérer toute la partie logistique afin que vous vous consacriez à l'essentiel : la vision et/ou la photographie, le plaisir sans les contraintes.

Dans les faits, le choix est simple, vous devrez opter entre deux possibilités : passer par les services d'un Tour Opérateur européen ou acheter votre safari à un réceptif local. Voyons les avantages et inconvénients de chacun...

 

Le Tour Operateur Son choix est crucial. Il détermine souvent, d'emblée, la réussite, ou non, de votre safari ! Les Tours Opérateurs spécialisés sur les destinations Kenya et Tanzanie ne manquent pas, c'est le moins que l'on puisse dire et c'est une bonne chose. La concurrence est bénéfique et limite l'envolée des prix... Tous ne se valent pas, loin s'en faut ! Chacun a son identité, son histoire, sa philosophie. Il peut être orienté randonnée, bivouac, photographie, découverte, hébergement basique, camping ou lodge de luxe (en Afrique de l'Est, un lodge est un hôtel, souvent de prestations moyennes à haut de gamme, au cœur ou à proximité d'un parc, d'un sanctuaire ou d'une réserve). Il peut parfois vous proposer les services d'un accompagnateur, spécialiste de la destination ou de la photographie, de l'ornithologie, de l'ethnologie... Il s'agit-là incontestablement d'un avantage, bien confortable par ailleurs si vous ne maitrisez pas l'anglais. Revers de la médaille, il faudra supporter le coût supplémentaire, non négligeable, de sa prise en charge.

Une recherche sur la jungle du net vous donnera bien vite le vertige et vous conduira tout aussi rapidement à l'indigestion. Si vous ne connaissez pas une personne de votre entourage qui a déjà utilisé les services d'un TO, qui en fut satisfaite et vous le recommande chaudement, vous ne pourrez pas vous en affranchir. Ne négligez pas ce travail de détective, cela vaut vraiment la peine d'y consacrer quelques heures... et c'est déjà un peu le voyage qui commence.

Privilégiez, par sécurité, les opérateurs de voyage qui existent depuis de longues années. Ne vous fiez toutefois pas aveuglement aux belles promesses et à ce qui est écrit sur leur site. Dès lors que vous vous intéressez à un TO particulier, consultez les avis, les retours d'expérience des safaristes qui ont utilisé leurs services. Les forums spécialisés sont précieux en cela : ils vous donneront une tendance, pas toujours objective parfois, mais au moins une tendance. Vous vous ferez déjà une idée du sérieux de l'entreprise...

L'avantage du TO est aussi qu'il gérera lui même l'aérien international. Il vous proposera également une assurance sérieuse annulation, retard et pertes de bagages... Bref, il s'occupera à peu près de tout !

Si l'idée même de réserver et d'acheter en ligne votre billet d'avion pour Arusha ou Nairobi vous révulse, vous préférerez confier la totalité de l'organisation au tour Opérateur... Dans le cas contraire, vous êtes fin prêt pour envisager plutôt le prestataire local...

 

Le prestataire local ou réceptif Lorsque vous passez par les services d'un TO qui a pignon sur rue, il est bien rare, mais cela existe tout de même, que celui-ci dispose de sa propre structure réceptive. L'agence de voyage n'est jamais, dans les faits, qu'un intermédiaire qui sous-traitera le plus souvent la prestation que vous lui avez acheté à une société kenyane ou tanzanienne. La nécessaire marge qu'elle applique peut constituer un surcoût non négligeable au budget déjà conséquent d'un safari, et vous pouvez légitimement vous demander s'il n'y a pas parfois intérêt à acheter vous même, directement, plutôt qu'à déléguer, votre voyage au prestataire local.

Aujourd’hui il est à la portée de chacun, de chez soi, en quelques clics, de communiquer directement à l'autre bout de la planète. Pour sûr, cela est éminemment confortable.

Le choix d'un réceptif local doit être abordé avec plus de sérieux encore. Là aussi, les forums regorgent d'informations qui vous donneront des pistes sur les bonnes adresses... et celles à fuir éperdument.

Attention aux arnaques, elles fleurissent sur le net. Méfiez vous des prix trop bas, forcément suspects. Avant d'envoyer un règlement via un transfert international ou par carte bancaire à l'autre bout de l'Afrique, assurez-vous du sérieux de l'entreprise. Les blogs et forums spécialisés voyage vous orienteront vers des réceptifs sérieux.

Le chauffeur-guide On touche ici à l'un des éléments essentiels du safari ! Le guide, souvent dans le même temps le chauffeur, sera le trait d'union entre vous, vos compagnons de voyage, et son pays. Malheureusement, sauf à jouer la carte de la fidélité avec une agence locale avec qui vous voyagez régulièrement, vous ne le choisirez pas. Il y a un monde entre un véritable guide expérimenté, fort de nombreuses années d'expérience, naturaliste, un brin ornithologue et qui connait parfaitement la biologie des animaux et un "chauffeur" qui cherchera, au loin, davantage les attroupements de véhicules de safari déjà positionné près des lions ou des guépards.

Là encore, le choix judicieux de l'organisateur sera le gage de la réussite de votre séjour africain.

Kenya ou Tanzanie ? Je n’ai pas la prétention de répondre à cette question sans réelle réponse, ni-même de vous orienter dans votre décision ; là n'est certainement pas le rôle de cet article. Tout au plus, il peut vous communiquer, succinctement, quelques informations de base afin que vous puissiez vous forger une opinion... et faire votre choix.

La Tanzanie possède une plus grande superficie de réserves naturelles. Certaines sont dédiées en tout ou partie à la chasse au gros gibier. Globalement elle vous apparaitra plus sauvage, moins fréquentée et, à mon humble avis, les paysages y sont plus somptueux. La ville d'Arusha pourvue d'un aéroport international est le point de départ des safaris du nord du pays. La caldera volcanique du Ngorongoro est une merveille ultime, le parc du Serengeti vous semblera infini. Le tourisme en Tanzanie est plus élitiste : un safari vous coutera généralement plus cher que si vous l'envisagez au Kenya.

Le Kenya fut le pionnier, l'inventeur des safaris africains, d'abord de chasse, mais c'était à une autre époque, aujourd'hui exclusivement de vision. De nombreux parcs et réserves furent créés pour la protection de la faune et des milieux et la chasse y est aujourd'hui strictement interdite. Si vous ne devez y visiter qu'une seule et unique réserve, votre choix devrait se porter sur l'incontournable Masai-Mara.

La réserve nationale du Masaï-Mara est le parc de tous les superlatifs : il est mondialement célèbre pour sa faune exceptionnellement abondante et variée.

Ce parc est par ailleurs le théâtre de la fantastique et spectaculaire migration des gnous (entre juillet et septembre/octobre). Toute la grande faune africaine semble s'y être donné rendez-vous avec une densité qui dépasse l'entendement. L'observation des grands félins, lions, léopards et autres guépards y est plus aisée que nulle part ailleurs, sans doute parce que tous les animaux, mêmes les plus vieux éléphants de cinquante ans passés, sont nés avec, dans leur paysage, des véhicules de safaris et leurs étranges bipèdes. Le Mara est aussi le lieu privilégié et unique pour observer les fameux "crossings", ou lorsqu' un million et demi de gnous, ces antilopes a l'allure préhistorique et des centaines de milliers de zèbres se jettent littéralement dans la rivière Mara... directement dans la gueule de redoutables crocodiles qui comptent parmi les plus grands d'Afrique.

En synthétisant à l'extrême : la Tanzanie est plus sauvage, les paysages y sont plus beaux (dans le nord du pays surtout), elle est moins fréquentée, moins de safari y sont organisés, les logements y sont globalement moins nombreux, moins confortables et les safaris y sont globalement plus chers.

Le Kenya a pour lui l'expérience pionnière de l'organisation des safaris, la faune y est plus accessible, plus concentrée et le "rendement photographique" indéniablement supérieur : les coûteux droits d'entrée des parcs et réserves y sont moins chers (mais prohibitifs tout de même !) les safaris y sont donc globalement moins onéreux.

A vous de trancher ! Et s'il vous vient la mauvaise idée d'imaginer visiter les deux pays lors d'un unique séjour... préparez vous à de longs kilomètres ennuyeux et éprouvants et à rallonger votre budget. Les rares possibilités de passage de la frontière commune (principalement Namanga, proche du parc d'Amboseli) et les tatillonnes tracasseries administratives pour envisager la totalité du voyage avec un seul et unique véhicule n'incitent pas à s'engager sur cette hypothèse.

Le budget Ah, le budget d'un safari ! A lui seul, il annihile dans l'œuf bien des espoirs. Pour beaucoup un safari restera un rêve inaccessible, d'autres se saigneront longtemps pour économiser, sous après sous, l'argent nécessaire pour s'offrir leur rêve d'enfant.

Un safari coûte cher ! Vous aurez beau prendre le problème par tous les sens, il vous faudra consacrer quelques milliers d'euros pour vous rendre dans la savane. L'aérien, le visa, la prévention médicamenteuse du paludisme, les transferts aéroport, l'hôtel, le véhicule, le salaire du chauffeur/guide, le carburant, l'hébergement, la nourriture, les boissons, les droits d'entrées indécents des parcs et réserves, les pourboires sont des postes incontournables auxquels vous n'échapperez pas ! Mis bout à bout, les prix s'envolent vers des sommets, inexorablement.

Les droits d'entrée des parcs et réserves, à eux-seuls, peuvent constituer jusqu'à 25 % du budget total de votre safari ! 80 US dollars par personne et par jour est le prix à payer pour une seule journée de "game-drive" à Masai-Mara par exemple. Descendre dans le cratère du Ngorongoro vous coutera plus cher encore. C'est absolument délirant, même si beaucoup d'argent est nécessaire pour les salaires des rangers et la gestion des réserves.

Sachant cela, il existe des leviers pour ramener le coût d'un safari à un niveau acceptable pour votre budget...

Choisir la saison. Au mois de juillet et août surtout, ou durant les fêtes de fin d''année, les visiteurs affluents du monde entier et les prix de l'aérien et des hébergements flambent. Envisagez plutôt les mois de janvier, mars, avril, juin ou encore octobre/novembre : c'est alors la basse saison, le touriste se fait rare, vous pourrez plus aisément bénéficier de rabais parfois conséquents. Ces remarques valent pour l'ensemble du territoire kenyan et le nord de la Tanzanie.

Choisir son véhicule. Là, les choses sont simples : c'est minibus ou 4x4 ! Vous comprenez que la mise en œuvre d'un couteux et gourmand 4x4 type Land Cruiser s'avérera bien plus onéreux qu'un petit fourgon remplit à ras bord de safaristes. Les 4x4, outre qu'ils sont plus typés safari et aventure "hors des sentiers battus" présentent un avantage : ils passent absolument partout ou presque, votre chauffeur ne sera pas timoré lorsqu'il s'agira de franchir un gué rocailleux et emprunter une piste boueuse, détrempée par le titanesque orage de la veille. Le minibus, surtout s'il n'est pas équipé de 4 roues motrices, ce qui est le plus souvent le cas, restera bien sagement sur les pistes damées et n'osera peut-être pas s'aventurer de l'autre coté du talus ou du "lugga" (cours d'eau stagnante en langue massaï) ou joutent pourtant de jeunes lionceaux espiègles.

Dans le cratère du Ngorongoro, seuls les puissants 4x4 sont autorisés et en mesure d'emprunter les pistes qui descendent -et remontent- dans la caldera.

La durée. Cela va de soi, limiter la durée en jouant sur le curseur du nombre de jours peut permettre de budgétiser son séjour africain. Une semaine de safari, après-tout, ce n'est pas si mal ! Et c'est mieux que pas de safari du tout ! Toutefois, eu égard ce que sont les tarifs de l'aérien, n'envisagez pas de séjourner moins de sept à huit jours, ce serait gâcher ! Et frustrant ! Limitez-vous à la visite de deux parcs, vous ne passerez pas ainsi un temps inconfortable et stérile sur les routes et les pistes, vous optimiserez le temps de vision.

Le choix de l'hébergement. Si vous êtes plutôt du style hôtel ou lodge somptueux trois étoiles, avec vue imprenable sur la savane ou sur un marais où paissent les éléphants, qu'un haut niveau de confort vous semble essentiel, vous devrez envisager le budget en adéquation. Vous ne verrez pas davantage d'animaux, juste vous aurez vécu, un temps, votre "Out of Africa" !

Plus abordable généralement -mais pas toujours- le camp de brousse sous tente est une option pour baisser significativement le cout d'un safari. Camp de brousse ne signifie certainement pas "camping". Le camping, s'il permet d'envisager le plus bas budget, devient vite une galère si la pluie ou un violent orage s'invite à la fête. Le camp de brousse est une alternative intéressante, au plus près de la nature, sous tente toujours vaste et confortable...

 

Les meilleures périodes Pour simplifier à l'extrême, il n'existe que deux saisons en Afrique équatoriale : saison sèche et saison des pluies ! Dans la vraie vie, les choses sont plus nuancées puisqu'on distingue deux saisons des pluies, une petite et une grande. Au Kenya et au nord de la Tanzanie, les saisons sèches et a priori favorables pour un séjour s'étendent de janvier à mi-avril et de juin à octobre. Mai est considéré comme la grande saison des pluies, novembre/décembre comme une plus petite. Mais tout ceci est bien théorique et les choses sont dans la réalité bien plus complexes. L'Afrique de l'Est n'échappe pas elle aussi au dérèglement climatique. Ainsi, les années El Nino ont asséché bien des régions dix ans durant, et des pluies torrentielles peuvent se déchainer désormais à n'importe quelle période. En trente ans d'Afrique, je ne l'ai que trop constaté.

Si la chaleur peut être éprouvante sur la côte, vous bénéficierez à l'intérieur des terres de températures clémentes, certes chaudes mais supportables, tempérées par le fait que la majorité des parcs et réserves se situent sur des hauts plateaux. L'altitude du Masai-Mara par exemple dépasse parfois les 1600 mètres, 1000 mètres pour la vallée du rift kenyan !

 

LANGUE Le swahili est la langue officielle au Kenya et en Tanzanie. C'est une jolie langue, agréable pour nos oreilles françaises... mais il y a fort peu de chance que vous la maitrisiez. Pas de souci, l'anglais est pratiqué absolument partout. Nul besoin d'être Shakespeare pour se débrouiller quelque peu avec les locaux, un anglais scolaire moyen le permettra. Mais si l'anglais n'est définitivement pas votre tasse de thé, tâchez de réserver auprès de l'organisateur, s'il le propose, les services d'un guide ou d'un accompagnateur qui parle français. Dans le cas contraire, sans réelle communication, vous perdriez beaucoup de la saveur de votre voyage...

 

SANTE Aucun vaccin n’est obligatoire pour entrer au Kenya ou en Tanzanie… mais tous sont recommandés. Personne ne vous demandera rien, il n'est donc pas nécessaire d'emporter avec vous votre carnet de vaccination, sauf si vous continuerez votre voyage vers d'autres pays ou si vous venez de certains autres pays, africains ou non, où sévit la fièvre jaune. Se renseigner à l'ambassade, les paramètres sont perpétuellement changeants dans le domaine de la santé.

 

Le paludisme ou malaria est présente dans toute l’Afrique de l’Est : il est vivement recommandé d’envisager un traitement antipaludéen préventif. Il s'agit d'une maladie parasitaire sérieuse qu'il ne faut pas prendre à la légère. Elle peut dans de rares cas conduire à la mort. La fièvre jaune n'est pas obligatoire pour entrer dans ces deux pays. Toutefois, renseignez-vous consciencieusement quelques mois avant d'envisager votre voyage et consultez un médecin avant le départ. Envisagez d’être à jour des vaccinations recommandées. Votre médecin vous conseillera sur la composition d’une trousse à pharmacie personnelle de base que vous devrez emporter avec vous.

 

DECALAGE HORAIRE Vous encaisserez très vite le décalage horaire alors que vous arriverez au Kenya ou en Tanzanie : une heure seulement en été, deux heures en hiver. A midi en France, il est 13 heures au Kenya en août. A midi en France, il est 14

heures au Kenya en janvier.

 

PASSEPORT / VISA Un passeport valide est requis pour voyager au Kenya et en Tanzanie. Valide signifie qu'il doit être encore valable six mois après la fin de votre voyage et comporter au moins deux pages vierges pour l'apposition du visa. Vous pourriez être non-admis dans l'avion par la compagnie aérienne... ou refoulé à votre arrivée à l'aéroport de destination.

Un visa est nécessaire pour entrer dans les deux pays. Il existe plusieurs possibilités d'acquisition pour les ressortissants européens. Les choses étant perpétuellement changeantes là-aussi, demandez à votre voyagiste ou à l'ambassade du pays concerné quels sont les formalités en vigueur au moment où vous programmez votre séjour...

TENUE VESTIMENTAIRE Le climat en Afrique de l'Est, nous l'avons vu, est chaud à très chaud toute l'année, les températures au plus fort de la journée oscillent en moyenne entre 25 et 35 degrés. Habillez vous en safari de la même façon que vous le feriez si vous faites du camping dans le sud de la France en été (même s'il est bien entendu que vous ne ferez pas de camping évidement !). Des vêtements amples, légers, clairs ou, très typés safari, de couleur kaki, chemises ou t-shirt, pantalons et shorts, chaussettes et sous-vêtements en coton sont de mise. Sauf si vous êtes en mode randonnée, que vous envisagez de grimper le Kilimandjaro ou vous essayer à l'alpinisme sur le mont Kenya, inutile d'empoter de lourdes chaussures de marche. Elles ne sont nullement adaptées et vous ne les supporterez de toute façon pas ! Préférez leurs des chaussures légères mais sérieuses toutefois, en toile, type pataugas ou baskets et emportez une paire de sandales ouvertes ou des tongs pour les moments de détente aux heures chaudes. Il va de soi que le chapeau (surtout si le cheveu se fait rare sur le crâne), les lunettes de soleil de qualité et la crème solaire sont absolument indispensables. En safari, vous resterez parfois de longues heures dans un véhicule, le toit ouvrant largement ouvert. Le soleil tape fort sous l'équateur... gare aux redoutables coups de soleil, voire aux brûlures.

S'il fait chaud dans la journée, les températures peuvent descendre parfois bien bas sitôt que le soleil disparaitra sous l'horizon ! Si vous n'aviez pas conscience encore de l'altitude, elle se rappelle à votre bon souvenir. Douze/quatorze degrés sont fréquents à Masai-Mara de nuit et au petit jour, et il peut même faire plus froid encore sur les hauteurs du cratère du Ngorongoro ! Les orages de fin d'après-midi peuvent survenir toute l'année, même au plus fort de la saison sèche, et rafraichissent l'atmosphère aussi rapidement qu'ils vous surprendront. La petite laine type polaire est un vêtement léger et pratique que vous chérirez en soirée et le matin tôt. Et si vous êtes du genre frileux, n'hésitez pas à la troquer pour une doudoune ou une veste chaude plus sérieuse. Vous ne serez pas ridicule si vous portez un bonnet aux premières heures du safari matinal.

 

LA PHOTOGRAPHIE EN SAFARI Même si vous ne l'aviez pas envisagé de prime abord, vous souhaiterez certainement immortaliser, à l'occasion particulière de votre séjour africain, l'indicible beauté des paysages de la savane et de sa riche faune charismatique.

Peut-être êtes-vous déjà équipé d'un matériel sérieux et le but principal et avoué de votre voyage est justement la photographie animalière. Ramener de votre safari des photographies époustouflantes dignes de gagner un concours, de figurer dans les pages glacées des plus prestigieux magazines ou tirées en grand format lors d'une ambitieuse exposition est un challenge que vous souhaiterez sans doute relever. Vous auriez tort de vous en priver.

Un livre épais ne suffirait pas à décrire l'ensemble des éléments matériels et techniques pour aborder ce vaste sujet... Le choix du matériel dépend par ailleurs du budget que chacun voudra bien y consacrer, de l'expérience et de l'exigence du photographe.

 

En synthétisant à l'extrême, voici toutefois quelques notions de base qui vous seront utiles... Cela restera à jamais du charabia incompréhensible pour certain (difficile d'élaborer et structurer des bases solides en quelques lignes succinctes) mais au moins voici déjà de quoi réveiller le photographe qui sommeille en vous et susciter une furieuse envie d'en connaitre davantage...

L'appareil photo Excepté votre Smartphone, hors sujet ici, il existe 4 types d'appareils photo usuels : les compacts, les bridges, les hybrides et les boitiers réflex. Sans trop rentrer dans les détails, on peut affirmer ceci : les compacts ne sont pas adaptés au monde du safari. Les bridges, s'ils sont intéressants pour leurs puissants zooms et leur compacité ne sont pas aussi aisés d'emploi qu'ils veulent bien le faire croire ! Les hybrides (un genre de compact avec objectifs interchangeables) gagnent du terrain et seront probablement les appareils les plus intéressants de demain... Si vous possédez l'un de ces trois là et qu'ils vous semblent facile et pratique d'utilisation, ne changez rien et faite votre safari avec votre équipement.

Si vous êtes plutôt un photographe expérimenté, exigeant, vous vous équiperez plus probablement d'un boitier hybride ou d’un réflex ! Réflex signifie que vous voyez dans le viseur, confortablement et optiquement (et non pas électroniquement comme pour les appareils hybrides) exactement la scène que vous êtes en train de viser. Cette prouesse technologique est due à un génial jeu de miroirs qui capture la lumière et l'achemine jusqu'a votre œil alors que vous le portez au viseur. Revers de la médaille, au moment de la prise de vue, la lumière qui provient du sujet doit être acheminée sur le capteur numérique... le miroir principal s'escamote et vous perdez alors la visée au moment justement où est prise la photo. Songez-y : vous n'avez jamais "vu" la scène précise des photos que vous avez réalisés avec un tel boîtier, mais juste l'instant avant et celui après !

Les réflex, relativement lourds et encombrants, sont des appareils chers à excessivement chers pour le haut de gamme.

On distingue grossièrement deux types principaux : ceux qui embarquent un petit capteur, dit APSC, et ceux qui disposent d'un capteur dit "plein format" d'une taille de 24X36 mm. 24x36 mm était précisément la taille des négatifs et des diapositives d'autrefois ! Les boitiers APSC sont généralement d'entrée de gamme ou de gamme moyenne (certains sont toutefois de véritables outils professionnels, sophistiqués et performants), les pleins formats touchent à l'excellence !

Les APSC ont un intérêt particulier, intéressant en photographe animalière, car ils induisent un effet multiplicateur qui va doper la focale de l'objectif d'un coefficient qui lui est propre. Ainsi, un 300 mm monté sur un appareil APSC de coefficient X1,5 se transformera en un puisant 450 mm, propre à affronter tous les sujets animaliers, petits ou éloignés, que vous rencontrerez. Le sachant, vous n'êtes plus obligé d'investir dans un puisant téléobjectif, une focale plus raisonnable aura un pouvoir davantage "grossissant" s'il est monté sur un APSC.

Les appareils pleins formats sont plus élitistes, la qualité des images obtenues est superlative et s'adressent à des photographes expérimentés... ou qui ont vocation à le devenir...

Les objectifs Le choix de ou plutôt des objectifs à emporter en safari est un véritable casse-tête tant l'offre est pléthorique. Le marché en propose dans toutes les gammes, pour toutes les bourses, du "cul de bouteille" de quelques dizaines d'euros aux prestigieux zooms professionnels qui atteignent des prix absolument astronomiques : par exemple, 13000 euros pour un zoom 200/400 d'ouverture constante f/4 avec convertisseur intégré x1,4 ou un 400 mm f/2,8 ! Le Nirvana photographique !!!

Sans aller dans les extrêmes, on peut se faire plaisir avec un budget nettement plus abordable.

Si vous vous équipez de nouvelles optiques à l'occasion d'un safari, sachez que, même si les animaux se laissent approcher d'une façon étonnante parfois, vous les observerez le plus souvent à bonne distance : il vous faudra utiliser un téléobjectif (focale fixe) ou un zoom puissant, qui grossit le sujet (en fait, optiquement parlant, il le "rapproche").

La focale minimum pour aborder avec sérénité et sans frustration un safari est à mon avis le 300 mm. En dessous, frustration et point de salut. La plupart de vos sujets seraient tout riquiquis au centre de l'image. Un 300 mm rapproche le sujet de 6 fois (300 divisé par 50 -qui correspond à quelque chose près au standard de l'œil humain- cela fait 6), un 400 mm de 8 fois, un 500 mm de 10 fois... Ainsi, un oiseau positionné sur une branche à 10 mètres vous apparaitra comme s'il se trouvait à 1 mètre si vous utilisez un objectif de 500 mm sur un appareil plein format.

Les zooms sont des objectifs à focales variables qui disposent de toutes les focales, qui varient en continue, sur l'ensemble du range. Un 75/300 mm par exemple propose donc les focales de 75 mm, 76 mm, 77...etc... jusqu'à 300 mm ! Pratique.

On trouve aujourd'hui une multitude d'optiques d'excellente qualité, accessibles sans vous ruiner, comme par exemple les 150/600 mm de marques indépendantes. Un zoom 100/400 d'ouverture 5,6 est l'outil quasi idéal d'excellent rapport qualité prix : vous ferez toutes vos photos, du plus petit volatile au plus gros pachyderme avec cette unique optique, hormis bien sûr les paysages ou les champs larges qui nécessitent un objectif grand angulaire.

Les cartes mémoires Les cartes mémoire, le plus souvent du type SD ou CF, sont des éléments essentiels en photographie. Ce sont elles qui recueillent et stockent vos précieux clichés. Elles doivent être choisies en fonction de leur qualité, leur vitesse d'écriture (dépend de la rafale la plus rapide que propose votre boiter) et de leur capacité. Ne lésinez pas : emportez de quoi réaliser quelques milliers d'images, la nature et la biodiversité sont particulièrement généreuses dans les savanes africaines...

Pour faire court et parce qu'il faut bien conclure, un boitier réflex APSC doté d'un zoom type 75/300, 100/400 ou 150/600 conviendra aux photographes néophyte et même aux plus exigeants. Ajoutez-y un petit zoom trans-standard pour les paysages, quelques cartes mémoires de grande capacité et au minimum une seconde batterie de secours. Vous aurez l'air fin si la seule et unique que vous aviez emporté rend son dernier souffle alors que le léopard daigne enfin descendre de l'acacia où il somnolait depuis le matin.

Les experts se seront passés de cette rubrique forcement réductrice.

La technique photo La photographie animalière exigeante est un art particulier. Elle nécessite de solides notions techniques pour saisir les portraits ou les comportements les plus intimes de la faune sauvage. Réussir une photo, c'est à dire l'exposer parfaitement (doser la quantité de lumière qui atteindra le capteur numérique), nette (précision de la mise au point), piquée (résolution des plus fins détails) ne s'improvise pas. La maitrise technique et, au bout du compte, la qualité esthétique réclament parfois plusieurs années d'expérience sur le terrain.

Vous trouverez ici une méthode didactique qui précise une façon de paramétrer son boitier réflex et qui permet d'opérer rapidement. Elle s'adresse au photographe qui maitrise un minimum de notions techniques. Ces informations ne diront rien au néophyte, peut-être même le feront-elles fuir. Mais j'ai jugé utile, eu égard mon expérience et les sempiternelles questions posées par les safaristes photographes, de les présenter ici. Il s'agit d'une méthode éprouvée qui limite les nécessaires modifications de réglages des paramètres au minimum et permet d'aller à l'essentiel : mise au point, cadrage et déclenchement, sans vraiment se préoccuper de la technique pour chaque vue. Elle n'est certes pas la seule méthode ni-même la panacée, elle vous permettra de débuter ou d'opérer en évitant les erreurs...

 

MÉTHODE DE PARAMÉTRAGE D'UN BOITIER PHOTO RÉFLEX NUMÉRIQUE EN MODE PHOTOGRAPHIE ANIMALIÈRE

Le B A BA avant toute prise de vue

A)  off / on Vérifier l'ensemble des pictogrammes sur l'écran : ils sont primordiaux et vous indiquent la configuration du boitier au moment de l'allumage

B) batterie chargée (vérifier le pictogramme) + une batterie de rechange immédiatement disponible à portée de main

C) carte mémoire vidée et formatée (vérifier le pictogramme indiquant nombre de vues possibles) + une seconde carte prête à l'emploi et immédiatement disponible à portée de main

Les paramètres permanents (dans 100% des cas)

1) choix idéal du format RAW (vérifier le pictogramme). Nécessite impérativement un post-traitement (ou développement) ultérieur. Si JPEG opter pour le JPEG de qualité optimale, Fine ou large, la moins compressée)

2) AWB Automatic white balance / Balance des blancs automatique (vérifier le pictogramme)

3) mode d'exposition priorité à l'ouverture Av ou A (Aperture value / valeur d'ouverture), paradoxalement pour mieux contrôler la vitesse d'obturation dite Tv ou S, Time value). Vérifier le pictogramme

4) mesure multizone, dite "évaluative ou matricielle" (ne fonctionne idéalement qu'avec le réglage fin du correcteur d'exposition). Vérifier le pictogramme

5) mode rafale le plus rapide possible que permet le boitier (cadence de prise de vue maximale). Permet d'augmenter les chances d'obtenir "LA" photographie idéale pour un sujet mobile ou dynamique. Vérifier le pictogramme

Les paramètres ajustables

6) choix du paramètre d'ouverture ou diaphragme Av ou A (vérifier le pictogramme). Se caler, si téléobjectif puissant, à la pleine ouverture ou proche de la pleine ouverture (2.8 ; 4 ...) afin d'obtenir une vitesse d'obturation élevée ou la plus élevée possible que permettent la sensibilité ISO choisie et l'indice de luminance IL... et accessoirement un bokeh esthétique (le bokeh en photo est la qualité du flou générée par un objectif donné (focale), à une ouverture donnée et à une distance de prise de vue donnée). Attention : le choix du mode priorité à l'ouverture est un paramètre permanent, le choix de sa valeur est un paramètre ajustable ! Pour des temps de pose lents, fermer ou visser le diaphragme, les vitesses d'obturation "descendront" proportionnellement

7) choix de la sensibilité ISO allouée par le photographe au capteur numérique. Dépend de l'éclairage ambiant et du choix de la vitesse d'obturation nécessaire pour un sujet donné. A chaque fois que vous doublez la sensibilité par 2 (de 200 ISO à 400 ISO par exemple) vous divisez la vitesse d'obturation par 2 (de 1/500 ème de seconde à 1/1000 ème de seconde par exemple)

8) réglage préalable du correcteur d'exposition (échelle graduée qui permet de sur ou sous exposer une photographie par tiers de valeur de IL. C'est l'unique réglage qui reprend la main sur les estimations souvent erronées ou non idéales du boitier et ajuste finement l'exposition

9) choix d'emblée du mode d'acquisition du point one-shot ou AF/S ( mode simple pour sujet fixe) ou aï-servo ou AF/C (mode continu en temps réel pour sujet mobile et/ou au déplacement aléatoire). Apprendre et s'exercer à commuter instantanément de l'un à l'autre selon situations

10) choix préalable du collimateur autofocus ou du groupe de collimateurs que vous juxtaposerez sur le sujet principal au moment de la prise de vue (de préférence, choix du central avant toute prise de vue). Apprendre et s'exercer à les déplacer rapidement via la commande dédiée

La prise de vue

Il ne vous reste alors plus qu'à :

a) réaliser minutieusement la mise au point

b) cadrer ou recadrer. Si mise au point continue (mode aï-servo ou AF/C) cadrer en temps réel en déplaçant et juxtaposant le collimateur ou groupe de collimateurs choisis sur le sujet principal à l'aide de la commande dédiée 

c) déclenchez... mais pas n'importe quand : lorsque tous les éléments se sont mis en place pour une image esthétique, harmonieuse, équilibrée...  Mais ça, ce n'est déjà plus de la technique...

 

Vous voilà désormais armé pour vivre votre voyage africain d'exception. C'est un privilège : respirez-le, savourez-le, vivez-le... il marquera à jamais votre esprit !

Tony Crocetta, directeur de Melting Pot Safaris Ltd 

www.meltingpotsafaris.com